Journal de Zernod

Réveil

Réveille-toi...

Qui... qui est là ?

Réveille-toi réprouvé, il est temps...

Je... qui est là ?

Debout ! Lève-toi Zernod !

Je m'éveillais peu à peu, ma vue était brouillée, je mis quelques minutes à m'habituer à la lumière qui baignait la pièce où j'étais allongé.

Lorsque je pus voir, je me levai avec difficultés, et mon regard se porta sur l'entrée de la pièce où je me trouvais. Cette arche baignée par les rayons du soleil était très belle, la lumière venait du haut d'un escalier dont je voyais les premières marches.

Je fis le tour de la pièce, j'avais la sentation de flotter, je ne sentais pas mes membres, mon regard ne cessait d'interroger la pièce, les murs fissurés étaient couverts d'inscriptions que je ne comprenais pas, le plafond comptait 4 arcades avec des bas-reliefs et au centre de la pièce se trouvait un tombeau en pierre.

Mes pensées volaient à folle allure dans les méandres de ma tête : Où suis-je ? Quellle était cette voix, mais surtout (et cette question me hante encore) Qui suis-je ?

Je n'en avais aucune idée, je ne connais pas cet endroit, j'essayais de me souvenir, mais les seuls souvenirs qui me vinrent à l'esprit n'étaient que néant. Je décidai alors de sortir de la pièce. J'avançai vers l'arche éclairée, si belle et si... effrayante. Qu'y a-t-il de l'autre côté ? Où mènent ces escaliers ? Sortant de l'ombre, j'approchais ma main de mes yeux afin de me protéger de la lumière lorsque je la vis !

Aaaaaaaah ! Mais qu'est-ce ? Ma main ! Que m'est-il arrivé ?

Le pire était à venir, pris de panique, je courus en haut des escaliers, me retrouvant dehors, dans un cimetière mal entretenu. La lumière du soleil jouait à cache cache avec les nuages du ciel, elle caressait les pierres tombales se réfléchissant dans les marbres de toutes origines. Les feuilles, secouées par un vent frais et doux, s'agitaient et chantaient dans les hauts arbres de Tirisfal.

Après ce moment de panique, je réexaminais ma main droite. Morte, c'est ce que je trouvais de mieux pour la décrire. Effrayé, je prétai attention à ma main gauche, puis à mes jambes et le reste de mon corps. Ma chair était déformée, parfois elle avait même laissé place à mes os qui étaient découverts. Je touchais alors mon visage, mais malheureusement, mes membres morts ne ressentaient plus rien. Je ne pu savoir dans quel état il se trouvait. Abattu, effaré, je m'asseyais sur une pierre, abasourdi. Tant de questions sans réponses, et personne pour m'aider. Comment allais-je faire ? Où aller ? qui voudrait m'aider, moi, cette ignoble créature ... sans vie.

L'heure avançait, le soleil descendait à l'horizon. Les ombres envahissaient le cimetière, ces grandes formes noires semblaient engloutir la moindre once de lumière qu'il y avait. La nuit me sembla triste au début, puis, l'heure avançant, mon regard semblait apprécier cette obscurité, je devinais au début les formes des tombes, puis elles devinrent précises, et... lumineuses. Je voyais la nuit.

Je parcourais alors le cimetière qui était finalement bien plus grand qu'il n'en avait l'air. Il descendait le long de la colline, loin dans la vallée. Je marchais, donc, lorsque je vis une tombe ouverte. Une odeur s'en dégageait, elle était si douce. Attiré par cette odeur, et par cette sensation bizarre, j'entrais dans le tombeau. Il ressemblait au tombeau où je m'étais réveillé, mais était plus grand. Toujours une tombe au centre, mais cette fois des cercueils de pierre étaient posés dans les murs. L'odeur provenait de l'un d'eux, qui était ouvert.

J'approchais avec prudence du cerceuil, l'odeur était encore plus forte et une sorte d'appétit me gagnait. Lorsque mon regard se posa à l'intérieur, je fut pris de stupeur. Une créature ignoble, sans yeux, à la machoire démantibulée me regardait. Immobile, je n'arrivait plus à respirer, ce visage, si... si surpris ! Après quelques secondes de reflexion, je réalisais que ce n'était rien d'autre que mon visage. Le cadavre dont l'odeur de mort m'avait attiré portait un bouclier en mithril poli qui réfléchissait mon image.

J'étais empli d'un sentiment étrange, entre l'horreur et l'impassibilité. Cette apparence finalement, n'était peut-être pas si horrible. Alors que je pensais à cela, l'appétit qui avait commencé à grandir en moi commença à frapper dans ma poitrine, mon regard se voilait au rythme des battements de mon coeur puissants et lents, mes bras se levaient en direction du cercueil, j'otais sans vraiment me controler les habits du cadavre. J'approchais ma tête de ce cadavre et commençait à me nourrir de ce corps décrépit.

L'aventure commence

Lorsque je me réveillais, j'étais dans un pré adossé à un grand pin. J'étais vêtu d'une capuche et de vêtements de cuir. Le bouclier était trop lourd, mais j'avais récupéré les vêtements du défunt dont je m'étais nourri. Après avoir récupéré ses vêtements, j'ai pris la direction du nord, enfin, il me semble que c'est comme ça qu'on dit. j'ai marché pendant le reste de la nuit, et au levé du soleil, je m'étais arrêté pour le regarder se lever, comme il s'était couché la veille. Assis contre cet arbre, je pouvais entendre les oiseaux chanter, les écureuils grignoter et j'entendais l'arbre respirer. Le bruit que fait un arbre quand il respire est si beau, un ronronnement si sourd et si grave. Je crois que cela m'a endormi.

Je décidai donc de repartir, le soleil était haut dans le ciel. Bien que j'entendais beaucoup de choses et que malgré l'abscence d'yeux je voyais de nuit comme de jour, je sentais un vide affreux, je n'avais aucun toucher et je ne ressentais ni douleur ni chaleur. Je me surprends encore à parler de ces sentations que je pense avoir connu un jour. Je n'ai aucun souvenirs, mais il semble que je sache beaucoup du monde qui nous entoure. Avais-je eu une vie avant d'être transformé en cette chose sans vie ?

Je marchai donc sans but, vers ce qui semblait être le nord. Le paysage était très beau. Les collines se succédaient, l'herbe était haute et verte, le vent les faisait danser, transformant les étendue d'herbe en océan. J'avançait, la course du soleil dans l'ether allait se terminer lorsqu'une sombre aura sembla tomber sur ma tête. L'air devint lourd, dans mes oreilles, le bruit des oiseaux fut remplacé par un silence assourdissant, les couleurs se perdirent ne laissant place qu'à du gris, pas de noir, pas de blanc, seulement du gris. L'ambiance ne m'inspirait pas confiance, devais-je rebrousser chemin ?

Non, je décidai de continuer.

Qui va la ?!

La peur envahit mon corps instantanément. Faisant preuve d'un sang froid implacable, je me jetai dans les buissons, sans bruit, et je restai là, tapi dans l'ombre. Une créature approchait dans ma direction. Elle était élancée, ses yeux jaunes brillaient dans ce décor sans couleurs. Mes yeux (enfin, façon de parler) me rendaient une image parfaite de cette bête. Une sorte de panthère, d'un bleu profond, vive et au pas leste. Elle reniflait à doite, à gauche et fouinait alentours. Je commençais à perdre mon sang froid, mais je n'avais pas d'arme, et face à un animal, quelles étaient mes chances de survie ?

Zernod, n'ait crainte, patiente...

Encore cette voix ! Douce, comme un murmure dans ma poitrine, cette voix m'apaisait. Je décidai de l'écouter, fixant intensément la créature de mon regard. Une ou deux minutes après, la créature sembla rassurée elle aussi, sentant qu'il n'y avait plus de danger. Elle commença à s'éloigner, et, dans un saut, elle se changea instantanément en humain, enfin, il me semblait que c'était humain. Me redressant par inadvertance, je fis craquer une branche sous mon poids. L'être se retourna instantanément. J'étais effrayé, m'avait-il vu ? Il approcha de moi, 10 mètres, 5 mètres, il allait me voir...

Chargeeeeeeez !!

Un cri surgit derrière moi, une créature verte, musclée courait dans la direction de la créature, torche dans une main, épée dans l'autre, il était suivi de deux autres créatures, vertes avec de longues oreilles, l'une portait un arc et semblait accompagnée d'un animal et l'autre disparu sous mes yeux. L'affrontement semblait perdu d'avance pour l'être qui changeait de forme.

La créature à l'épée jeta sa torche en direction de l'ennemi, attrapant le bouclier large et brillant qu'il avait dans le dos. L'archer lança 3 flèches simultanément sur l'ennemi qui avait alors pris la forme d'un ours ! La dernière créature apparut derrière l'ours, qui essayait tant bien que mal de toucher l'épéiste, et l'immobilisa ce qui permit a l'archer de décocher une de ses flèches dans le gosier de l'animal.

Bien joué les mecs ! On l'a eu, on n'aura pas fait 30km pour rien aujourd'hui.

Tu parles, j'espère qu'il vallait l'coup c'ui là... R'garde, il a pas d'insigne sur lui, c'tait p'tet juste un soldat, enfin, c'est moi qui l'ait eu en tout cas donc c'est moi qui dors tout'la nuit !

Si j'l'avais pas immobilisé, t'aurais pas pu l'avoir Seïjin héhé. Bon, sinon, Thrallak, tu fais du feu s'il te plait, j'aurais bien besoin de ca, il fait pas chaud là...

Pas de soucis Vel'jin, Seïjin, tu m'passes un fagot de bois ?

J'en ai pu, on a fini l'dernier hier.

J'vais vous trouver ça vite fait ! Vérifie juste qu'on est tranquille pendant ce temps.

Ils étaient à 15 mètres de moi, tout au plus. Je ne savais pas s'ils m'attaqueraient si je me montrais. Mais le bon point, c'est que je les comprenais, je pouvais donc parler avec eux. Je ne savais pas quoi faire...

Au fait, toi là-bas ! Approche, n'ait pas peur !

Surpris de cette invitation, je me levais maladroitement approchant des deux combattants.

Une rencontre heureuse

Alors que j'approchais, Thrallak me souria et Seïjin carressait un animal, on aurait dit un scorpion mais il était bien plus gros. Lorsque je fus près des deux compagnons, Seïjin m'interpela :

Alors, qu'est-ce que tu faisais l'nez dans l'arbre mort-vivant ?

Et bien, j'ai entendu quelque chose approcher, j'ai pensé que...

T'as bien fait de te cacher, écoutes-le pas

Thrallak approcha de moi et posa sa main sur mon épaule en souriant.

Tu as un nom, mort-vivant ?

Euuh...

Je pensais alors à cette voix, celle qui m'avait dit d'attendre, cette voix m'appelait Zernod, peut-être était-ce mon prénom ?

Zernod !

Bah bienv'nue Zernod, moi c'est Seïjin, chasseur Troll, lui là, c'est Thrallak et l'autre, c'est Veljin, mon frère.

Oui, je suis Thrallak, guerrier orc

Thrallak fit un salut respectueux lorsqu'il prononça ces paroles.

Et euh, qu'était cette créature que vous avez tué ?

C'était un druide, mais un mauvais druide, un elfe de la nuit.

Il aurait fait qu'une bouchée d'toi si on était pas à sa r'cherche, une bête pareille ça te colle une baffe, ta tête vole jusqu'à Orgrimmar !

L'orc et le troll éclatèrent de rire. Je m'asseyais à côté d'eux près de ce qu'il leur servirait de foyer pour leur feu.

Nous continuions à discuter ensemble, ils m'expliquaient pourquoi ils étaient là, l'argent, la gloire... Grâce à eux j'appris que nous étions dans ce qui était appelé les maleterres de l'ouest, et que je venais d'un lieu appelé les clairières de Tirisfal.

Ils m'ont montré une carte peinte en noir sur un morceau de tissu. On y voyait deux continents, nous étions sur celui de l'est et eux venaient de l'autre, Kalimdor.

Me revoila !

Veljin revenait de sa collecte avec 4 fagots de bois soigneusement ficelés qu'il déposa à côté de Thrallak. Il fut surpris de me voir discuter avec ses deux compagnons.

Salut à toi mort-vivant ! J't'avais pas vu, t'arrives d'où comme ça ?

Il était planqué sous l'arbre là

Ah ? tu l'avais vu toi Thrallak ?

Non, du tout, mais ton frère l'a vu au premier coup d'œil, Zernod, c'est lui Veljin

Enchanté

De même, il semblerait que tu sois doué pour te cacher toi ! tu serais pas un voleur des fois ?

A cette question, mon visage a du montrer un tel étonnement que Veljin et Seïjin se regardèrent et partirent dans un fou rire interminable. Thrallak avait fini de faire le feu qui commençait à crépiter. La lumière qu'il dégageait semblait étouffer dans ce paysage. Les arbres autour semblaient ignorer sa présence, restant gris, immobiles et silencieux...

Ce silence envahit mon esprit et je sombrais dans un monde différent. Tout tourbillonnait autour de moi, des paysages défilaient, des villages brulaient, des créatures criaient et couraient dans toutes les directions, le visage déformé par la peur. Puis le vide, un vide si intense. Et une voix, une voix horrible, cruelle qui disait :

Zernod ! Tu es à moi ! Bientôt, je viendrai te chercher !

En route vers la capitale

Work in Progress

Quelques heures plus tard, alors que je commençais à me réveiller, j'entendis la voix grave de Thrallak. Il semblait discuter avec ses deux amis. Bien qu'ils semblaient être proches de moi, je l'entendais mal, comme si le son était étouffé...

Retourner ... Argent ... Mort-vivant ... Capitale ... temps presse

Thrallak vint vers moi, il me secoua gentiment par l'épaule en me disant de me réveiller. Je m'exécutai, enfin j'essayai, car mon corps me semblait lourd, très lourd. J'avais du mal à me lever, lorsque Veljin me vit lutter de cette façon, il s'empressa de venir m'aider.

Viens vite Zernod, le temps presse, il faut te lever, vite !

Je ne comprenais pas pourquoi tant d'empressement, et pourquoi je me sentais si faible. Thrallak et Seïjin sifflèrent chacun leur tour et je vis arriver un loup et deux raptors.

Alors que Thrallak montait sur son loup rapidement, tout en regardant autour de lui, l'oeil inquiet, Seïjin fit de même et Veljin m'aida à monter sur son raptor. Il monta derrière moi et les trois montures se mirent à galoper en direction de l'ouest. Le pas sautillant du raptor était rapide et léger, alors que je tournais la tête en direction de notre camp, je vis des créatures dans l'ombre des arbres. Qu'était-ce ?

Ce sont les créatures du fléau.

Veljin avait sur le visage une expression grave qui ne ressemblait pas à l'attitude qu'il avait la veille. Le sentiment de peur et d'angoisse que je commençais à ressentir se lisait clairement sur le visage du troll.

Nous allons en direction de la barricade, là-bas il y a un avant poste de l'Aube d'argent, nous y serons à l'abri

Notre course folle à travers ces terres meurtries dura quelques minutes, et enfin, on pouvait apercevoir une lumière au loin.

La barricade !

En disant ces paroles, l'expression de peur sur nos visages disparut peu à peu et plus la lumière approchait, plus nos visages rayonnaient, comme si cette lumière chassait les ombres qui nous entouraient. Lorsque nous arrivâmes à hauteur de la barricade, Thrallak alerta les gardes, leur expliquant que nous étions poursuivis par des créatures.

En quelques secondes, je vis défiler devant moi une dizaine d'hommes à cheval. Ils étaient tous beaux et fiers. Leurs armures brillaient et leurs marteaux avaient une aura étrange. Ils foncèrent sans bruit dans l'ombre des maleterres qui semblait s'écarter de leur chemin.

Ces paladins sont vraiment impressionants, hein Zernod !

Des paladins ? ...

Je ne connaissais rien de tout cela, la seule chose que je savais à cet instant, c'est que j'étais enfin en sûreté. La lumière du soleil et notre entourage me rendirent le sourire...