Blog de Romain Sertelon

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Etat d'urgence

28 Nov 2015

13 novembre

Quelques cons ont décidé qu'ils devaient déverser leur imbécilité pleine de haine sur leurs concitoyens. Que ceux qui vivent paient le prix de leur mort cérébrale et cardiaque à eux.

Ce passage à l'acte, un vrai drame, un épisode absurde de l'Histoire de France, déjà marqué dans la pierre des rues, dans les mémoires d'un peuple.

Pourtant la vie doit continuer. Mais doit-elle reprendre comme avant ?

20 novembre

Je réfléchis, comme souvent. Mon sommeil est plus perturbé en ce moment : comment faire évoluer les choses ?

Cela fait longtemps que je pense à une société meilleure, j'appuie ma réflexion sur mes nombreuses discussions/débats avec des amis, des collègues, parfois ma famille, mais surtout mes lectures. Refaire le monde est une seconde nature pour moi. J'aime comprendre des systèmes complexes, arriver à les appréhender et trouver les points d'inflexions, ces zones du système, qui, une fois changées pourraient déclencher un changement global. Et vu que nous vivons dans un système créé par l'Homme, je pense qu'il y a des tels points d'inflexions, et qu'on peut agir dessus.

J'ai fait ça dans mon coin, à mon niveau: Sois le changement que tu veux pour le monde. Ma fille de 16 mois est dans une crèche associative dont je suis secrétaire, j'essaie de m'investir dans la vie de ma copropiété en tant que président du conseil syndical, je veux me mettre au compost d'appartement, réparer tout ce qui tombe en panne chez moi, financer les projets d'aujourd'hui et de demain de façon collaborative, limiter mes trajets en voiture, et tant d'autres choses encore.

C'est fatigant, mais j'ai besoin de cette cohérence entre la façon dont je vis et ce que je pense, ce que je souhaite pour le monde, car je peux alors m'autoriser à en parler, à tenter de convaincre mes pairs ; et surtout, je montre l'exemple à ma fille, pour que cela lui semble normal et qu'elle puisse ensuite améliorer ce qu'elle aura appris de moi (si ça marche comme prévu !).

J'avais l'impression que ça suffirait, qu'à la manière d'un virus, ma façon de vivre, mes idées positives et humanistes pourraient se répandre autour de moi, et contaminer les autres.

Mais est-ce réellement suffisant ? Quand on voit la réaction des gens, prêts à perdre leurs libertés, et l'Etat d'Urgence pendant 3 mois, déjà détourné de sa fonction première...

27 novembre

S'indigner, c'est important, c'est Stéphane Hessel qui me l'a confirmé il y a quelques années déjà. Mais s'engager, c'est sûrement la partie la plus importante de son message.

Je pense faire mon maximum quant à mon engagement envers mes valeurs propres. Mais même si cela permettra sûrement à certaines autres personnes de vouloir changer les choses, de réaliser ce qu'il est possible de faire, il faut que je fasse plus encore. Il faudrait que je puisse montrer l'exemple plus loin encore que juste autour de moi, mais comment le faire sans devoir renoncer à certaines choses... ?

Cela se présente à moi comme une sorte d'Etat d'urgence individuel, comme une pulsion, quelque chose d'irréalisé qu'il me faudrait faire maintenant.

Quels sont les moyens à notre disposition pour faire avancer nos idées, faire qu'elles ne deviennent pas les promesses non tenues des politiques, qu'elles ne passent pas inaperçues entre L'amour est dans le pré et les photos de chatons si mignons ?

Comment montrer aux gens qu'un autre système est envisageable ? Que ce qu'ils appellent régulièrement Utopie n'est qu'un présent futur ? Comment faire bouger les choses pour de vrai ?

Je n'ai pas encore la réponse à cette question. Je ne sais pas de quelle façon je dois exprimer mes idées, tenter de transmettre mon message personnel dans cet océan "social".

Demain

Ce que je sais, par contre, c'est qu'il va falloir que cette pulsion m'anime encore et toujours ; que chaque jour de ma vie, je puisse le consacrer à être ce que je veux pour le monde.

Je trouverai sûrement un jour la meilleure façon pour moi de m'exprimer, dessinerai-je ? chanterai-je ? écrirai-je ? agirai-je ailleurs ? L'avenir nous le dira.

Pour l'instant, je vais continuer à répandre mon optimisme increvable, continuer à débattre, montrer que mes 'utopies' sont réalisables et continuer d'espérer.

Ne pas céder, continuer, et plus fort qu'avant. Fluctua nec mergitur